Il ne court plus, il fend.
Le cheval emporte tout : la poussière, le doute, la peur. Son encolure tendue trace une trajectoire sans retour. Le cavalier, arc de volonté et d’urgence, s’efface presque dans l’intensité du mouvement. Il ne guide plus : il accompagne la furie.
"À pleine crinière" est une ode à la vitesse nue, à l’élan brut, à ce moment suspendu où chaque battement de sabot est un battement de cœur. La scène est électrique, saisie dans l’instant où le monde bascule du tumulte à l’épure : un cheval seul, devant, libre — presque affranchi.
Les poursuivants s'effacent, avalés par la poussière du doute. Le vainqueur n’a pas besoin de public : il court pour l’ivresse, pour la ligne, pour le silence qu’il laisse derrière lui.
C’est l’image d’un triomphe muet, éclatant d’énergie et de solitude.